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27 juillet 2009 1 27 /07 /juillet /2009 09:24


Hans MEMLING (Seligenstadt, 1439/40-Bruges, 1494),
Portrait d'homme et Portrait de femme, c.1480-1490 ?
Huile sur panneaux de chêne, Sibiu, Muzeul National Brukenthal.
(cliquez sur l'image pour l'agrandir)

 

Le moins que l'on puisse dire, c'est que les commissaires du Musée du Louvre font preuve d'une remarquable constance. Après la très intéressante rétrospective consacrée à Mantegna à la rentrée 2008, devinez ce qu'ils ont réservé au public pour démarrer la saison 2009-2010 ? Je vous le donne en mille : une exposition sur la peinture italienne ! Mais non ? Messie, comme s'exclamerait l'autre italianisant, musicien celui-ci, en vedette en cette année 2009. Si je tenais l'olibrius qui m'a dit récemment que je poussais le bouchon un peu loin en prétendant qu'en France, hors un italianocentrisme autosatisfait, il n'y avait que peu de salut en Histoire de l'Art, je lui ferais volontiers avaler le programme du Louvre, histoire de lui prouver que je ne raconte pas que des âneries. Ce sera donc un accrochage intitulé Titien, Tintoret, Véronèse... Rivalités à Venise, ce qui fleure bon le polar historicisant, qui s'installera, du 17 septembre 2009 au 4 janvier 2010, dans le Hall Napoléon de l'illustre musée parisien (pour en savoir plus, cliquez ici). Il ne fait aucun doute que cette manifestation, qui sera sans contredit de qualité, n'aura aucun mal à trouver son public, tant elle s'inscrit dans l'air d'un temps où il est préférable de rassurer en présentant du connu (qui a dit du rabâché ?) plutôt que de tenter de se laisser aller aux joies de la découverte.

 

A côté de cette autoroute soigneusement balisée, les chemins buissonniers que le Musée Jacquemart-André a choisi d'emprunter acquièrent un charme supplémentaire. Du 11 septembre 2009 au 11 janvier 2010, l'établissement présente, en effet, une cinquantaine de tableaux en provenance de la riche collection du Muzeul National Brukenthal, situé à Sibiu en Roumanie. L'exposition parcourra deux cents ans de peinture flamande et hollandaise, du XVe au XVIIe siècle, au travers d'œuvres, entre autres, de Jan van Eyck (et atelier), de Hans Memling, des Bruegel, de David Teniers ou de Jacob Jordaens, avec quelques échappées vers l'Italie, puisque sont également conviés Titien et Lorenzo Lotto, ce qui promet quelques confrontations intéressantes entre les manières méridionales et septentrionales. Portrait, scène religieuse ou de genre, paysage, nature morte, tous les genres pratiqués par les peintres des Écoles du Nord seront représentés et on peut sans doute augurer que les amateurs de cet art - mais pas seulement ceux-ci - feront quelques belles découvertes en parcourant une exposition dont on espère qu'elle sera aussi bien conçue que celle consacrée à van Dyck l'année passée, avec le soupçon d'aération qui lui faisait défaut. L'initiative du musée Jacquemart-André, en marge du courant de pensée dominant, mérite bien un coup de chapeau, et je ne puis qu'inviter celles et ceux qui en auront la possibilité à aller visiter une exposition qui s'annonce réjouissante.

 

Le site dédié à l'exposition du Bruegel, Memling, van Eyck, la collection Brukenthal peut être consulté en cliquant ici.

 

Almande de symmerman, extraite du Manuscrit Susanne van Soldt (1599).


Les Witches.


Manuscrit Susanne van Soldt, Danses, chansons & psaumes des Flandres. 1 CD Alpha 526.
L'intégralité de l'album peut être écoutée sur Deezer en cliquant ici.

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commentaires

J
<br /> Bonsoir,<br /> Je ne l'ai pas encore découverte, mais j'espère que ça ne tardera plus trop maintenant.<br /> Merci pour votre visite.<br /> <br /> <br />
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R
<br /> Bonjour,<br /> Je viens de découvrir cette expo, elle est superbe et unique!<br /> Un vrai plaisir. Merci pour l'idée!<br /> <br /> <br />
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J
Entièrement d'accord avec toi, cher Henri-Pierre, et ceux qui décident de la programmation des "grands" musées feraient bien de s'inspirer de celles de ces "petits".
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H
C'est le miracle des "petits musées".Aucune exposition de carnavalet ne m'a jamais déçu, pas plus que celles du musée romantique ou celui de la chasse.Vivent les "petits musées"
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J
Oh oui, cher Paul, si le temps pouvait subitement se contracter et nous délivrer de la poisseuse apathie estivale pour que nous puissions immédiatement jouir de ce que cette exposition de Jacquemart-André nous promet. Je ne suis pas surpris de ton expression, car, à mes yeux, toute oeuvre du passé, en ce qu'elle nous parle encore aujourd'hui, est forcément "à venir".
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